"Chaque homme dans sa complexité psychique est un chef d'oeuvre, chaque analyse une odyssée"
Joyce McDougall
Ferenczi, la psychanalyse autrement...
Faire une psychanalyse différente, c'est suivre les traces de Ferenczi (1873 - 1933). Le psychanalyste hongrois a introduit des notions révolutionnaires pour l'époque, reprises et approfondies par ses "héritiers" tels Melanie Klein, D.W. Winnicott, Michael Balint, Nicolas Abraham, Maria Török, et plus récemment Joyce McDougall, Claude Nachin, Didier Dumas, Serge Tisseron, pour ne citer qu'eux. Une psychanalyse dans laquelle l'analyste s'implique avec bienveillance, rompt avec l'attitude silencieuse du psychanalyste conventionnel. Parce que lui aussi a déjà fait cette expérience, parce qu'il connaît le chemin, parce qu'il sait le courage et l'engagement que demande ce parcours, il accompagne l'analysant (celui qui suit une psychanalyse), comme le guide de haute montagne accompagne son client, il fait le chemin avec lui, s'assure de sa sécurité, respecte ses limites, découvre avec lui ses difficultés, entend sa souffrance.
Traumas précoces
Ferenczi a particulièrement contribué à développer la notion de traumatisme. Par traumatisme, on entend au sens large toute situation de souffrance survenant brutalement et dépassant la capacité de l'individu à la supporter.
Ferenczi parle de traumatismes aussi bien pour les agressions physiques et sexuelles que pour les vexations, humiliations, injustices que les parents font subir à leurs enfants, car toutes ces attitudes sont équivalentes à " l'anéantissement du sentiment de soi, de la capacité de résister, d'agir ou de penser en vue de défendre le Soi propre ". Ces traumas peuvent subvenir dès le plus jeune âge voire même pendant la vie utérine, car "il serait absurde de croire que le psychisme ne se mette à fonctionner qu'au moment de la naissance."
Ces traumas (on parle de "traumas" quand il s'agit des répercussions psychiques liées au choc subit, qu'il soit physique ou psychique) peuvent être conscients ou inconscients. C'est par l'intermédiaire du corps et de la relation transférentielle qui s'établit entre l'analysant et l'analyste que l'on aura accès à leurs traces mnésiques.
" Rien ne disparaît, tout peut-être réactualisé, et l'enfant persiste dans l'adulte tout au long de son existence ", écrit Ferenczi. L'analyse active va permettre d'aller à la rencontre de cet enfant dans l'adulte et lui donner la parole qu'il n'a pas eu afin de digérer les évènements restés bloqués, revivre le trauma pour le traverser et repartir dans sa vie avec des forces nouvelles.
Le choc des générations, la théorie de la transmission
" La réalité psychique des parents modèle celle des enfants, celle-ci n'est jamais modelée de façon passive [...] La vie psychique de tout nouvel arrivant au monde se construit en effet en interrelation avec la vie psychique de ses proches, et c'est ainsi que, marquée par celle de ses parents, elle l'est aussi, à travers eux, par celle de ses ascendants ", nous dit Serge Tisseron.
Nicolas Abraham et Maria Török ont été les premiers à conceptualiser les influences transgénérationnelles à la fin des années 60, c'est à dire les effets des non-dits, des deuils non faits et des traumatismes non surmontés des ascendants sur leurs descendants à travers plusieurs générations. On parle alors de transmission psychique.
Cette transmission va avoir sur le descendant un effet parasite qui affecte sa structure psychique et émotionnelle, que l'on nomme "fantôme". Nicolas Abraham, et sa compagne Maria Török ont défini le "fantôme" comme la trace, dans l’inconscient d’un descendant, du secret inavouable d’un ou de plusieurs de ses ancêtres. Quels sont alors les effets de ce "fantôme" débordant la contenance psychique ? Quelles fonctions l'individu assure t'il à travers ses symptômes ?
Le "fantôme" peut se manifester dans des paroles ou des actes bizarres, des phobies ou des obsessions , des somatisations, et autres pathologies, comme si le sujet était hanté par quelque chose qui ne lui appartient pas directement.
Le fantôme transgénérationnel est une structure psychique émotionnelle résultant d’un traumatisme. Cet événement de l’ordre d’une réalité abrupte et violente pour la psyché n’a pas eu la possibilité d’être accueilli ni par la parole ni par la présence de tiers pouvant faire contenance. Ainsi le trauma s’est impacté, encrypté dans la psyché morcelant le moi de celui qui l’a subit et qui n’a pu le contenir. Il se trouve enfermé dans ce qu'Abraham et Török ont nommé une "crypte", c’est un espace clos, comme un trou noir, " qui se situe entre l’inconscient et le moi, une sorte d’inconscient artificiel, une enclave, un caveau dont rien ne doit filtrer vers le monde extérieur. La tragédie doit être conservée pour ne pas amputer définitivement le psychisme et elle ne doit pas être évoquée pour ne pas revivre l’horreur traumatique. Quelque chose est advenu pour de vrai ou les mots du sujet frappé de catastrophe ont été mis hors circuit ", Claude Nachin. La réalité du trauma engendre donc la dénégation du vécu.
Le secret transmis au fil des générations est particulièrement chargé d’un étrange sentiment de honte, de culpabilité et de douleur. Pour parvenir à "déceler" les "fantômes", l'étude de l'arbre généalogique va mettre en exergue les répétitions, les faits marquants, les liens affectifs, et les effets psychologiques des ancêtres sur l'individu.
Faire une psychanalyse différente, c'est suivre les traces de Ferenczi (1873 - 1933). Le psychanalyste hongrois a introduit des notions révolutionnaires pour l'époque, reprises et approfondies par ses "héritiers" tels Melanie Klein, D.W. Winnicott, Michael Balint, Nicolas Abraham, Maria Török, et plus récemment Joyce McDougall, Claude Nachin, Didier Dumas, Serge Tisseron, pour ne citer qu'eux. Une psychanalyse dans laquelle l'analyste s'implique avec bienveillance, rompt avec l'attitude silencieuse du psychanalyste conventionnel. Parce que lui aussi a déjà fait cette expérience, parce qu'il connaît le chemin, parce qu'il sait le courage et l'engagement que demande ce parcours, il accompagne l'analysant (celui qui suit une psychanalyse), comme le guide de haute montagne accompagne son client, il fait le chemin avec lui, s'assure de sa sécurité, respecte ses limites, découvre avec lui ses difficultés, entend sa souffrance.
Traumas précoces
Ferenczi a particulièrement contribué à développer la notion de traumatisme. Par traumatisme, on entend au sens large toute situation de souffrance survenant brutalement et dépassant la capacité de l'individu à la supporter.
Ferenczi parle de traumatismes aussi bien pour les agressions physiques et sexuelles que pour les vexations, humiliations, injustices que les parents font subir à leurs enfants, car toutes ces attitudes sont équivalentes à " l'anéantissement du sentiment de soi, de la capacité de résister, d'agir ou de penser en vue de défendre le Soi propre ". Ces traumas peuvent subvenir dès le plus jeune âge voire même pendant la vie utérine, car "il serait absurde de croire que le psychisme ne se mette à fonctionner qu'au moment de la naissance."
Ces traumas (on parle de "traumas" quand il s'agit des répercussions psychiques liées au choc subit, qu'il soit physique ou psychique) peuvent être conscients ou inconscients. C'est par l'intermédiaire du corps et de la relation transférentielle qui s'établit entre l'analysant et l'analyste que l'on aura accès à leurs traces mnésiques.
" Rien ne disparaît, tout peut-être réactualisé, et l'enfant persiste dans l'adulte tout au long de son existence ", écrit Ferenczi. L'analyse active va permettre d'aller à la rencontre de cet enfant dans l'adulte et lui donner la parole qu'il n'a pas eu afin de digérer les évènements restés bloqués, revivre le trauma pour le traverser et repartir dans sa vie avec des forces nouvelles.
Le choc des générations, la théorie de la transmission
" La réalité psychique des parents modèle celle des enfants, celle-ci n'est jamais modelée de façon passive [...] La vie psychique de tout nouvel arrivant au monde se construit en effet en interrelation avec la vie psychique de ses proches, et c'est ainsi que, marquée par celle de ses parents, elle l'est aussi, à travers eux, par celle de ses ascendants ", nous dit Serge Tisseron.
Nicolas Abraham et Maria Török ont été les premiers à conceptualiser les influences transgénérationnelles à la fin des années 60, c'est à dire les effets des non-dits, des deuils non faits et des traumatismes non surmontés des ascendants sur leurs descendants à travers plusieurs générations. On parle alors de transmission psychique.
Cette transmission va avoir sur le descendant un effet parasite qui affecte sa structure psychique et émotionnelle, que l'on nomme "fantôme". Nicolas Abraham, et sa compagne Maria Török ont défini le "fantôme" comme la trace, dans l’inconscient d’un descendant, du secret inavouable d’un ou de plusieurs de ses ancêtres. Quels sont alors les effets de ce "fantôme" débordant la contenance psychique ? Quelles fonctions l'individu assure t'il à travers ses symptômes ?
Le "fantôme" peut se manifester dans des paroles ou des actes bizarres, des phobies ou des obsessions , des somatisations, et autres pathologies, comme si le sujet était hanté par quelque chose qui ne lui appartient pas directement.
Le fantôme transgénérationnel est une structure psychique émotionnelle résultant d’un traumatisme. Cet événement de l’ordre d’une réalité abrupte et violente pour la psyché n’a pas eu la possibilité d’être accueilli ni par la parole ni par la présence de tiers pouvant faire contenance. Ainsi le trauma s’est impacté, encrypté dans la psyché morcelant le moi de celui qui l’a subit et qui n’a pu le contenir. Il se trouve enfermé dans ce qu'Abraham et Török ont nommé une "crypte", c’est un espace clos, comme un trou noir, " qui se situe entre l’inconscient et le moi, une sorte d’inconscient artificiel, une enclave, un caveau dont rien ne doit filtrer vers le monde extérieur. La tragédie doit être conservée pour ne pas amputer définitivement le psychisme et elle ne doit pas être évoquée pour ne pas revivre l’horreur traumatique. Quelque chose est advenu pour de vrai ou les mots du sujet frappé de catastrophe ont été mis hors circuit ", Claude Nachin. La réalité du trauma engendre donc la dénégation du vécu.
Le secret transmis au fil des générations est particulièrement chargé d’un étrange sentiment de honte, de culpabilité et de douleur. Pour parvenir à "déceler" les "fantômes", l'étude de l'arbre généalogique va mettre en exergue les répétitions, les faits marquants, les liens affectifs, et les effets psychologiques des ancêtres sur l'individu.
L'analyse active
Le cadre de l'analyse active va permettre de donner une place à la parole, la libérer. L'analyste, grâce à son empathie, son écoute, ses mots, l'interprétation qu'il va pouvoir faire de l'interaction en jeu dans la relation patient/thérapeute, apporte du sens, permet de penser l'impensé et l'impensable. Le corps a lui aussi toute son importance dans le processus thérapeutique, il nous parle et il faut décoder ce langage : " tout le monde somatise, ce qui est déjà une indication que le corps parle quand l'esprit n'a pas les mots suffisants ou quand le sujet ne peut pas reconnaître ses affects ", Joyce MacDougall.
Le cadre thérapeutique peut ainsi faire appel à des techniques corporelles, avec l'accord de l'analysant, afin de faciliter le processus thérapeutique, ouvrir des portes, ressentir, traverser : haptoanalyse, respirations actives, relaxation, hypnose thérapeutique, accolades, art-thérapie...
Et quand il n'y a ni traumas, ni transmission transgénérationnelle ?
La psychanalyse permet de s'approprier sa vie psychique par une meilleure connaissance de son histoire, retrouver des repères, devenir ainsi autonome et responsable, faire face à des situations difficiles (travail, santé, famille...), sortir de situations répétitives et problématiques, être en mesure de faire des choix librement.
Indications
-Répétition de scénarios
-Difficultés du deuil
-Passé lourd à porter, difficulté à accepter certains évènements, idées suicidaires
-Traumatismes
-Dépression
-Manque de confiance en soi, pensées négatives
-Difficultés relationnelles
-Troubles de la personnalité (états limites (borderline), troubles bipolaires, névroses, TOC...)
-Peurs, phobies, obessions
-Troubles alimentaires (boulimie, anorexie, envies compulsives...)
-Difficultés dans la sphère sexuelle
-Dépendances, addictions, toxicomanies
-Difficultés existencielles, perte de repères
-Difficultés liées à la grossesse, baby blues
-Gagner en autonomie, se responsabiliser, faire des choix
-Comprendre ses somatisations
Le cadre de l'analyse active va permettre de donner une place à la parole, la libérer. L'analyste, grâce à son empathie, son écoute, ses mots, l'interprétation qu'il va pouvoir faire de l'interaction en jeu dans la relation patient/thérapeute, apporte du sens, permet de penser l'impensé et l'impensable. Le corps a lui aussi toute son importance dans le processus thérapeutique, il nous parle et il faut décoder ce langage : " tout le monde somatise, ce qui est déjà une indication que le corps parle quand l'esprit n'a pas les mots suffisants ou quand le sujet ne peut pas reconnaître ses affects ", Joyce MacDougall.
Le cadre thérapeutique peut ainsi faire appel à des techniques corporelles, avec l'accord de l'analysant, afin de faciliter le processus thérapeutique, ouvrir des portes, ressentir, traverser : haptoanalyse, respirations actives, relaxation, hypnose thérapeutique, accolades, art-thérapie...
Et quand il n'y a ni traumas, ni transmission transgénérationnelle ?
La psychanalyse permet de s'approprier sa vie psychique par une meilleure connaissance de son histoire, retrouver des repères, devenir ainsi autonome et responsable, faire face à des situations difficiles (travail, santé, famille...), sortir de situations répétitives et problématiques, être en mesure de faire des choix librement.
Indications
-Répétition de scénarios
-Difficultés du deuil
-Passé lourd à porter, difficulté à accepter certains évènements, idées suicidaires
-Traumatismes
-Dépression
-Manque de confiance en soi, pensées négatives
-Difficultés relationnelles
-Troubles de la personnalité (états limites (borderline), troubles bipolaires, névroses, TOC...)
-Peurs, phobies, obessions
-Troubles alimentaires (boulimie, anorexie, envies compulsives...)
-Difficultés dans la sphère sexuelle
-Dépendances, addictions, toxicomanies
-Difficultés existencielles, perte de repères
-Difficultés liées à la grossesse, baby blues
-Gagner en autonomie, se responsabiliser, faire des choix
-Comprendre ses somatisations